Le Contrat de Performance Énergétique dans l’industrie

 

Le CPE – Contrat de Performance Énergétique – a été créé par l’Union Européenne en 2006, avec en ligne de mire les bâtiments tertiaires, puis a été transposé en droit Français en 2009[1] lors du fameux Grenelle de l’environnement. Après des débuts difficiles, leur nombre a progressé significativement. De 2007 à 2020, 329 CPE publics ont été attribués [2]. Leur application à l’industrie s’avère plus complexe car l’optimisation de la performance énergétique est propre à chaque usine, en fonction notamment de ses équipements, process et utilités. Le déploiement des CPE dans le monde industriel reste ainsi en développement, et aucun recensement n’est disponible à ce jour.

 

Le Contrat de Performance Énergétique, c’est quoi ?

Un CPE industriel est d’abord un contrat, passé entre un industriel et un ou plusieurs acteurs de l’efficacité énergétique :

  • Fournisseur de services ou équipements énergétiques comme ENGIE Solutions.
  • Facility Manager.
  • Tiers investisseur.
  • Bureau d’Études énergétiques.

Le contrat garantit un niveau de consommation d’énergie pour l’activité, les équipements et/ou les utilités concernés (moteurs, air comprimé, vapeur…). Il est assorti d’objectifs d’optimisation gratifiés par des primes, et de pénalités en cas de dépassement des consommations. Une même usine peut ainsi contracter plusieurs CPE différents, chacun s’étalant généralement sur des périodes de 3 à 5 ans.

 

Le comptage au cœur du contrat

Le Contrat de Performance Énergétique est un type de contrat, mais il n’y pas de contrat type ! Sa rédaction doit donc exprimer très clairement et précisément les éléments techniques permettant de mesurer les performances. Il s’agit notamment d’identifier et de pondérer les facteurs influents sur les variations de consommations et impactant les niveaux contractuels de performance énergétique : volume et organisation de la production, conditions météorologiques, dont température extérieure et/ou taux d’humidité, évolution des besoins, changement d’équipements sur les process ou utilités…

Comptage et mesurage sont donc des éléments clés du CPE industriel pour construire une règle du jeu opposable à toutes les parties :

  • État des lieux énergétiques avant CPE.
  • Objectifs chiffrés (ratios, IPE).
  • Détail des mesurages et comptages (types de capteurs, emplacements…).
  • Détail des méthodes de calcul.

 

Le tiers de confiance technique indépendant fortement recommandé

Comment « objectiver objectivement » ? En invitant au contrat un partenaire indépendant qui joue le rôle de tiers de confiance sur tous les calculs de performance énergétique.

Cet acteur va donc :

 

Les facteurs clés de succès d’un Contrat de Performance Énergétique industriel

Réussir son CPE demande une grande préparation et une attention particulière aux données. D’après 3E-Performance, bureau d’étude énergétique partenaire de Vertuoz Industri.e, le succès d’un CPE repose ainsi sur :

  • Un historique de données adapté aux objectifs (pas de temps, saisonnalité).
  • Un comptage/mesurage judicieux et objectif.
  • La prise en compte exclusive de gains nets.
  • La présence d’un tiers de confiance indépendant
  • La mise à disposition transparente des données et de leur analyse, par exemple via la plateforme Vertuoz Industri.e.
  • Une solide information aux équipes terrain, dont les comportements peuvent impacter significativement le CPE.

 

[1] Article 5 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement. 

[2] Recensement Observatoire National des Contrats de Performance Energétique, 2021, France.

 


 

Décret tertiaire : décryptage de l’arrêté « valeurs absolues »

 


Le premier des trois arrêtés définissant les objectifs en valeurs absolues du décret tertiaire est paru ce 17 janvier 2021 (mais daté du 24 novembre 2020) au Journal officiel. Cet arrêté, dit Valeurs Absolues I, fixe les valeurs de consommation énergétique à respecter à horizon 2030 pour les bâtiments tertiaires de la catégorie bureaux-services publics, enseignement et logistique. Deux autres arrêtés concernant les autres catégories ainsi que les bâtiments situés outre-mer seront prochainement publiés.

 

 

Pour rappel, le décret tertiaire publié en juillet 2019 impose aux bâtiments tertiaires de plus de 1000 m2 de réduire leurs consommations d’énergie finale.  Les opérateurs soumis à cette obligation ont le choix entre deux méthodes de réponses :

  • Réduire les consommations énergétiques finales de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 2050 par rapport une année de référence devant être postérieure ou égale à 2010.
  • Atteindre un seuil de consommation fixé en valeur absolue. Ce sont ces valeurs finales qui viennent d’être clarifiées dans l’arrêté , modifiant et complétant ainsi l’arrêté « méthode » du 10 avril 2020 qui détermine modalités de détermination du niveau de consommation d’énergie à atteindre.

 

Liste des bâtiments concernés par l’arrêté du 17 janvier 2021

L’arrêté concerne la catégorie bureaux-services publics, enseignement et logistique. Vous retrouverez ci-dessous la liste complète des bâtiments mentionnés dans l’arrêté :

ENSEIGNEMENT

  • Maternelle
  • Élémentaire
  • Salle multi-activité & périscolaire
  • Internat primaire

ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

  • Collège
  • Lycée d’enseignement général
  • Lycée d’enseignement général et technologique – Lycée d’enseignement polyvalent
  • Lycée d’enseignement général et technologique agricole – Lycée d’enseignement professionnel agricole
  • Lycée d’enseignement professionnel
  • Établissement régional d’enseignement adapté
  • Internat secondaire

BUREAUX SERVICES PUBLICS

  • Bureaux standards
  • Open Space
  • Flex Office

LOGISTIQUE

  • Logistique de froid négatif – Base à -18°C
  • Stockage de + 1 à + 8°C (Produits frais) – Référence à + 3°C
  • Stockage de + 12 à + 17°C (Produits frais) – Référence à + 15C

 

Méthode de définition des objectifs en valeurs absolues 2030

Chacune des catégories d’activités tertiaires recensées dans l’arrêté est déclinée en sous-catégories afin d’adapter les exigences à la configuration particulière des locaux assujetties. Si nous prenons l’exemple des bureaux de services publics, nous pouvons retrouver au sein du tableau ci-dessous extrait de l’arrêté, les valeurs absolues CVC et USE à atteindre. Ces valeurs pourront être revues tous les 10 ans. 

Valeurs absolues bureaux service public

La composante CVC représente la part de la consommation énergétique relative à l’ambiance thermique et à la ventilation du bâtiment. Elle est définie en fonction de la zone climatique et de l’altitude.

La composante USE, quant à elle, fait référence à la part de la consommation énergétique relative aux usages spécifiques énergétiques propres à l’activité. Selon le secteur d’activité, cette composante prend en compte l’amplitude horaire annuelle, la densité temporelle, la surface plancher et les taux d’occupation.

Le niveau cible de consommation d’énergie finale est exprimé en Cabs (consommation en valeurs absolues). Il est obtenu en additionnant les valeurs CVC et USE.

 

La reconstitution de la consommation de référence pour les locaux tertiaires

L’arrêté précise également la possibilité de reconstituer la consommation de référence des locaux tertiaires dès lors que l’entité fonctionnelle comprend des activités ne relevant pas du secteur tertiaire et ne bénéficie pas de données de consommations différenciées entre les locaux assujettis et les autres locaux.

Cette reconstitution s’effectue par application de ratios issus de sous-comptage prenant en compte la proportion des volumes d’activités tertiaires et des autres activités, sur la base d’indicateurs représentatifs des activités respectives.

 

Les mesures liées à la crise du Covid-19

Compte tenu de la crise sanitaire, l’année 2020 ne pourra être choisie comme année de référence. Les assujettis bénéficieront de ce fait d’une année supplémentaire pour déclarer leurs données sur la plateforme OPERAT, c’est-à-dire jusqu’au 30 septembre 2022.

A noter que, les assujettis dont l’activité a débuté moins d’un an avant le 1er janvier 2020 pourront inclure les données allant jusqu’au 31 mai 2022 dans la détermination de leur consommation énergétique de référence.

 

Comment Vertuoz permet aux professionnels de répondre au décret tertiaire ?

Acteur de la transformation digitale des bâtiments, Vertuoz s’appuie sur des technologies innovantes et durables pour accompagner les acteurs du tertiaire vers la neutralité carbone.

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