Chez Airbus, la performance énergétique prépare son décollage avec le numérique

Présent depuis plus de 30 ans chez Airbus pour l’exploitation de ses équipements d’électricité, de chauffage, de ventilation et de climatisation, ENGIE Solutions a décidé d’utiliser la solution numérique Vertuoz Industri.e pour booster son contrat de performance énergétique. A la clé, la perspective d’une réduction des consommations d’énergie sur le site toulousain du constructeur aéronautique.

Près de 300 collaborateurs d’ENGIE sont mobilisés afin de mener à bien cette mission multisites à Toulouse, Nantes, Saint-Nazaire, Marignane, Elancourt et Paris-Le Bourget : fournir à Airbus une continuité de service, gérer ses installations de production et distribution d’énergie, et assurer la maintenance des équipements.

 

Un Contrat de Performance Énergétique industriel

Ces prestations sont soumises depuis 2015 à un Contrat de Performance Énergétique (CPE) avec, à la clé, un intéressement proportionnel aux résultats obtenus sur chacun des sites. A travers la mise en place de ces CPE, l’engagement vers une gestion énergétique vertueuse des sites est donc devenu un enjeu majeur pour ENGIE . Dès les premiers mois, cet engagement s’est traduit par la mise en place d’actions de pilotage sans investissement : suivi quotidien des consommations d’énergie, optimisation des programmes horaires ou encore mise en place d’une production d’énergie réduite lorsque les ateliers d’Airbus sont en activité réduite. Efficace, mais après trois années certains sites approchent l’asymptote de limite de performance. Il faut donc aujourd’hui envisager autre chose pour poursuivre la dynamique positive.

 

Analyse Big Data et pilotage prédictif

Pour continuer à progresser en matière de performance énergétique, ENGIE Solutions avait le choix entre la réalisation de travaux avec investissement, pour lesquels la notion de TCO (Total Cost of Ownership) est primordiale, et l’exploitation d’une solution numérique pour de l’analyse Big Data et un pilotage prédictif. C’est cette dernière opportunité qu’il a été choisi de mettre en avant sur le site toulousain d’Airbus.

 

Des gains énergétiques sur les cabines de peinture

Les analyses sur les cabines de peinture ont montré des gisements d’économies importants.  La variabilité de trois Indicateurs de Performance Énergétique (IPE) a été étudiée : électricité, chaleur et quantité d’air extrait, toutes exprimées par mètre cube d’air soufflé. L’analyse a montré que 5 % de l’électricité pouvaient être économisés, en évitant la surchauffe et la sur-humidification dans les cabines. Autre résultat : les données ont mis en évidence que la température et l’hygrométrie ambiante des cabines étaient loin d’être optimisées au regard de la phase d’utilisation de la cabine, la phase la plus énergivore (phase peinture) étant notamment surutilisée par rapport aux temps théoriques de cette phase du process peinture des avions.

 

Des outils de pilotage pour suivre la performance énergétique

Du fait de contraintes fortes s’exerçant sur les cadences de production, Airbus privilégie la qualité et la productivité de son process industriel, redoutant notamment une remontée en température trop longue pour revenir aux conditions d’application de peinture sur les fuselages. L’analyse prédictive de Vertuoz Industri.e à partir d’un modèle fondé sur l’historique des données a démontré qu’il était possible de modéliser le temps de remontée en température et hygrométrie des cabines de peinture pour les laisser en mode économique le plus longtemps possible. L’économie générée serait de l’ordre de 15 % sur les consommations de gaz. Enfin, le ratio d’air extrait par air soufflé variait énormément, ce qui présageait un potentiel de gain très significatif via la supervision de ce ratio en temps réel.

En attendant le déploiement de la solution numérique sur le périmètre des utilités dans le process d’Airbus, ENGIE Solutions a confié aux équipes Vertuoz Industri.e une prestation d’optimisation du pilotage des réseaux de chaud et de froid du site toulousain. Les équipements de production autrefois indépendants ont été récemment interconnectés, créant des réseaux de production et de distribution difficiles à piloter. La composante « investissement » rejoint ainsi la composante « analyse Big Data et prédictif » pour garantir les économies les plus importantes possibles pour Airbus et ENGIE Solutions, dans le cadre du CPE.

 

Nommage des données : quand logique rime avec fluidité d’analyse

Depuis la création du Campus d’innovation MINATEC, « fer de lance mondial de l’innovation et de la technologie », comme l’avait imaginé Jean Therme(1) à ses origines, le Pôle Utilités Services d’ENGIE Solutions a la tâche délicate de fournir l’ensemble des fluides et gaz nécessaires à la réussite des recherches sur les micro et nanotechnologies menées sur le site. Une mission assurée avec brio et… avec l’appui de l’outil Big Data Vertuoz Industri.e et de son expertise. 

Grenoble, 70 000 m2 de laboratoires de recherche, dont 12 000 m2 de salles blanches, sur un site de 20 hectares, où cohabitent 3 000 chercheurs, plus d’un millier d’étudiants, des centaines d’industriels… entièrement dédiés aux micro et nanotechnologies : le Pôle MINATEC (MIcro et NAno TEChnologies) est un site d’excellence réunissant les plus grands acteurs du secteur. Un site particulièrement sensible, où l’innovation, la précision et l’ultra-propreté sont de rigueur. Dans cet environnement exceptionnel, ENGIE Solutions exploite une installation, les DFT(2), pour alimenter les expériences des structures de recherche sur les micro et nanotechnologies, avec une bonne douzaine de gaz et fluides : eau chaude, eau froide, eau à 45 °C, air comprimé, azote, oxygène, hydrogène, argon, hélium, ou encore eau désionisée ou ultra-pure. « Aucun droit à l’erreur : la qualité et la disponibilité des fluides que nous acheminons sont essentielles, en particulier ceux qui alimentent les nombreuses salles blanches de MINATEC, insiste Anne-Sonia Provent, Ingénieur Efficacité Énergétique et Exploitation pour ENGIE Solutions. Parce qu’il a mesuré l’ampleur du challenge à relever, notre directeur a choisi d’équiper les DFT avec la plateforme numérique Vertuoz Industri.e, il y a 5 ans déjà. »

 

Créer une table de correspondance intelligible

En 2017, MINATEC s’est agrandi et le périmètre que doit approvisionner ENGIE Solutions s’est étendu. « En clair, cela signifie que l’on traite de nouvelles données, explique Anne-Sonia Provent. Plusieurs milliers en tout ! Or, ces data proviennent de systèmes très différents – des groupes frigorifiques par exemple, ou des compresseurs d’air… -, qui chacun possède sa nomenclature spécifique pour désigner les données qu’il produit. L’attribution de chaque data peut vite tourner au casse-tête ! » Dans un objectif d’analyse et de performance systémique, il est indispensable d’harmoniser les intitulés. Une bonne pratique qu’Anne-Sonia Provent a décidé d’appliquer en créant une table de correspondance entre les systèmes de production des fluides et la plateforme d’analyse Vertuoz Industri.e : « J’ai collaboré avec les automaticiens des DFT pour identifier chaque type de données, les classer par fluide distribué et les renommer de manière très ordonnée. Un exemple : la mesure d’une température à l’intitulé peu explicite « TT_8104.PV » devient « EC 90 °C – T Retour Réseau » qui prend tout son sens : EC 90 °C signifie Eau Chaude à 90 °C et T température. »

 

Une analyse plus rapide et plus fiable avec un meilleur nommage des données

L’avantage ? « Avec un nommage clair et logique des données(3), nous voyons tout de suite à quoi les variables correspondent et pouvons les combiner pour créer aisément des indicateurs de performance à tous les niveaux, équipement, système, ligne, bâtiment et les analyser sur la plateforme Big Data Vertuoz Blu.e, souligne Anne-Sonia Provent. Nous allons ainsi beaucoup plus vite pour tracer les courbes d’analyse et visualiser en un clin d’œil les indicateurs de performance énergétique. Sans délai, nous voyons si nos réglages sont adaptés et nous les ajustons. C’est une aide au pilotage en temps réel. » Avec, à la clé, la possibilité de mieux maîtriser les process. Il suffit d’un exemple pour en mesurer tout l’intérêt : l’analyse des variables sur la production de froid des DFT a abouti à la mise en place d’une cascade de consignes pour en optimiser le rendement global. « Les résultats sont marquants, révèle Anne-Sonia Provent. L’analyse a contribué à gagner 15 % sur le coefficient de performance des groupes frigorifiques.

 

En chiffres…

  • 70 000 m2 de laboratoires.
  • 12 000 m2 de salles blanches.
  • 15 % gagnés sur le COP des groupes froids : de 3,7 à 4,2.

 

 

(1) Fervent promoteur des projets fédérateurs associant des personnels de disciplines et de cultures différentes en lien étroit avec le monde de l’industrie, Jean Therme, Directeur de la Recherche Technologique du CEA, est le père du Pôle d’Innovation Minatec.

(2) Dispositif de Fonctionnement Technique

(3) Le nommage logique des données client est effectué en amont par Vertuoz Industri.e, à la livraison de la plateforme numérique. C’est une bonne pratique à poursuivre dans le temps, pour conserver la fluidité des analyses quand la base de données s’enrichit au fil des évolutions du site industriel.

Rillieux-la-Pape : le réseau de chaleur souterrain à la loupe des data

Le réseau de chauffage de Rillieux-la-Pape, près de Lyon, est l’un des plus étendus de la région, long de 20 km avec 76 sous-stations. C’est aussi l’un des plus anciens, construit en 1970. Pour optimiser ses performances, améliorer les services aux abonnés et favoriser l’utilisation des énergies renouvelables, ENGIE Solutions, chargée de l’exploitation du réseau, a choisi d’utiliser la plateforme de maîtrise énergétique Vertuoz Industri.e.

 

En 2011, la ville de Rillieux-la-Pape a choisi ENGIE Solutions pour gérer et moderniser son chauffage urbain. « L’objectif est d’économiser l’énergie et de diminuer l’empreinte écologique, retrace Emilie Patin, Ingénieur Efficacité Energétique pour ENGIE Solutions. Mais parce que le réseau de canalisation date de plus de 50 ans, les sous-stations communiquaient mal entre elles. Difficile de voir quand elles partageaient des informations, ni quand les échanges stoppaient net. Le réseau de chauffage apportait bien la chaleur aux abonnés mais ce bogue informatique pénalisait la gestion et la réactivité de l’équipe d’exploitation. »

 

Superviser la production et la distribution de chaleur

Pour résoudre les problèmes de communication, ENGIE Solutions a commencé par instrumenter l’installation dans l’objectif de superviser les flux de chaleur. Mais cela n’était pas suffisant : « Si nous voyons bien ce qui se passe au niveau de la production, décrit Emilie Patin, la vision du transport de la chaleur dans les canalisations nous échappait. Les pannes étaient constatées lorsque l’abonné le signalait. »

C’est alors que Vertuoz Industri.e est intervenue et réunit toutes les data du réseau dans une unique base de données, pour les analyser au service de la performance. « Les ingénieurs Vertuoz Industri.e, la direction industrielle et l’équipe d’exploitation ENGIE Solutions ont défini ensemble toute une série d’indicateurs pertinents : température de retour de chaleur, position des vannes de régulation en sous-station… », détaille Emilie Patin.

industrie Engie - Cofely - Blu-e - Reseau chaleur- Rillieux-la-Pape

 

Localiser les anomalies en temps réel

La plateforme Vertuoz Industri.e permet aux exploitants de repérer les anomalies en temps réel grâce à un système simple de voyants sur le plan du réseau, qui passent au rouge si la température ou la pression n’est pas conforme dans les canalisations. Pas la peine de chercher où se situe la panne : les agents du réseau savent quelle zone inspecter.

Pour les clients, c’est un gage de continuité de service. « On peut localiser une fuite dans le réseau sous-terrain avant même que l’abonné s’en rende compte. On lui signale la panne, on répare et tout fonctionne à nouveau sans que le client ressente le moindre inconfort. Cette nouvelle qualité de service améliore la relation avec nos abonnés ! » Cela, sans que la fuite détectée auprès de l’abonné ne perturbe le fonctionnement de l’ensemble du réseau.

Pour éviter tout désagrément, les gestionnaires effectuent certains réglages, dont les effets sont observés en temps réel sur l’écran Vertuoz Industri.e : la solution pour prendre à coup sûr les bonnes décisions !

 

Optimiser la récupération de chaleur et l’exploitation des énergies renouvelables

Parmi les indicateurs affichés sur le tableau de bord, ENGIE Solutions a aussi demandé à Vertuoz Industri.e de comparer le taux réel de couverture du réseau par les énergies renouvelables à celui que l’on devrait obtenir dans l’idéal, selon les prévisions météorologiques notamment et la puissance nécessaire sur le réseau.

Là encore, les exploitants identifient en un coup d’œil l’impact de l’activation ou de l’arrêt d’une source de chaleur : chaleur fatale récupérée à l’usine d’incinération des déchets de Rillieux-la-Pape, chaufferie biomasse et chaudière gaz.

En autorisant un réglage fin des flux dans le réseau, l’outil Vertuoz Industri.e permet d’optimiser le mix énergétique du chauffage des bâtiments résidentiels à Rillieux-la-Pape : 91 % d’énergies renouvelables utilisées.

« La mise en œuvre de la plateforme est récente, depuis novembre 2017, conclut Emilie Patin. Et déjà, nos agents en ressentent les premiers bénéfices. C’est, pour eux, plus de sérénité et plus de réactivité. »

 

En chiffres…

80 %

de chaleur fatale récupérée de l’usine de valorisation énergétique.

11 %

d’énergie biomasse.

9 %

d’énergie gaz.

7 500

logements alimentés en chauffage et eau chaude sanitaire.

 

Predity : les réseaux de chaleur ont leur poste de co-pilotage énergétique

Depuis 2 ans, ENGIE Solutions Sud-Est conduit un projet innovant de co-pilotage des réseaux de chaleur de la région, de Sochaux à Aix-en-Provence, en passant par Clermont-Ferrand et Annemasse : la salle d’hypervision Predity. Pour faciliter les échanges et favoriser l’efficacité énergétique, le projet utilise les outils d’analyse de Vertuoz Industri.e. Les résultats sont aujourd’hui si convaincants que le modèle Predity est une démarche nationale qui sera reproduite dans l’ensemble des agences ENGIE Solutions.

PRED– comme prédiction, ITY– comme IT, PRED-ITY : la prédiction grâce aux technologies de l’information. « Installée à Lyon, la salle d’hypervision Predity est un poste de co-pilotage, pour manager, observer, anticiper et améliorer nos installations dans la région Sud-Est », décrit Bernard Sayve, Responsable technique des réseaux de chaleur et des centrales d’utilités d’ENGIE Solutions Sud-Est.

 

Aider chaque exploitant à optimiser les performances énergétiques de son site

« Le projet Predity vise à aider l’exploitant aussi bien sur les fondamentaux de fiabilité de son installation que sur l’optimisation avancée de son rendement », rapporte Bernard Sayve. « Pour chaque installation, nous travaillons en trio : le responsable du site, le manager d’actifs, qui gère plusieurs réseaux de chaleur, et moi-même, en tant qu’Energy Manager. Nous devons coopérer étroitement, partager nos analyses des données recueillies à partir de capteurs installés sur le réseau. Pas question d’utiliser un tableau Excel, trop personnel. Il nous faut un outil collaboratif, interactif, rapide, capable de traiter et d’analyser nos data : Vertuoz Industri.e a été choisi. »

Les trois acteurs ont accès au même écran central, qui affiche en temps réel le taux de disponibilité et les performances énergétiques des installations. Les exploitants sur site proposent régulièrement des idées pour faire des économies : un nouveau réglage, l’engagement d’une source de chaleur (biomasse, énergie fatale, cogénération ou gaz) plutôt qu’une autre…

« Ensemble, nous étudions les cas métier, estimons les bénéfices. C’est tout l’intérêt de l’organisation avec Predity : chacun apporte son expérience » explique Bernard Sayve. Ensemble, ils se servent de l’outil Vertuoz Industri.e pour confirmer leurs hypothèses à partir d’indicateurs pertinents. L’exploitant sur site, pilote cet essai en temps réel et la plateforme recueille les données, les traite, les analyse… De cette manière, ils voient sur leurs écrans, sur site et dans la salle Predity, si la réalité est conforme à leurs projections. Si c’est le cas, ils intègrent l’idée dans leur activité métier sur le réseau. C’est une aide précieuse à la décision !

 

Exploiter les bonnes pratiques et anticiper les opérations de maintenance

« Sur l’écran, on a accès en temps réel à un « benchmark » de bonnes pratiques, renchérit-il. J’explique : quand on observe une amélioration tangible sur un site, on peut l’appliquer aux autres installations ! » Et ce n’est pas tout. A partir des informations du réseau, l’outil Vertuoz Industri.e permet de prédire les performances énergétiques, en fonction de scénarios d’activation des générateurs d’énergie. ENGIE Solutions privilégie les énergies renouvelables : des choix qu’il faut anticiper car les chaudières ont une forte inertie. Les mises en marche des générateurs doivent être planifiées à l’avance, en considérant les conditions météorologiques ou le planning de congés, et c’est ce que permet la modélisation.

« L’organisation avec la salle d’hypervision Prédity offre des bénéfices pérennes, conclut Bernard Sayve. Des bénéfices qui se calculent en taux croissant d’utilisation des énergies renouvelables, mais aussi en économies financières. Aujourd’hui, le co-pilotage des réseaux avec l’outil Vertuoz Industri.e nous permet de gagner en une semaine ce qu’il nous coûte en un mois ! »

En synthèse, notre approche est de partir des activités métier de chacun et de voir en quoi Vertuoz Industri.e peut aider à améliorer la performance énergétique, en se focalisant sur les bons indicateurs.

 

En chiffres, la région Sud-Est

18

Réseaux et centrales d’utilités.

34  

Centrales de cogénération.

 

Chaudières biomasse : plus de performance grâce à l’analyse de données

Une production d’énergie encore plus verte et encore plus efficace : telle est l’ambition de Plaine Commune Énergie (filiale d’ENGIE Solutions), second réseau de chaleur en Île-de-France. Le réseau multisites et interconnecté a, dans cette perspective, décidé d’implanter une nouvelle chaufferie biomasse. Mais avant cela, afin d’optimiser ses performances, Plaine Commune Énergie a confié à Vertuoz Industri.e une analyse fine des résultats de sa première chaudière biomasse.

 

Le Syndicat Mixte des Réseaux d’Énergie Calorifique SMIREC a donné à Plaine Commune Énergie la mission d’exploiter, de développer et de moderniser son réseau de chaleur sur les villes de Saint-Denis, L’Île-Saint-Denis, Pierrefitte-sur-Seine et Stains. Et c’est dans le cadre de cette mission de délégation de service public que PCE a procédé en 2016 à la mutation des centres et outils de production qui lui ont été confiés, afin de verdir le réseau de chaleur. « Après cette transformation réalisée dans un temps record, constate Bassir Sufyar, responsable Département Exploitation du réseau de chaleur de Plaine Commune Énergie, il nous importait d’obtenir la puissance maximale de nos chaufferies. Nous avons donc sollicité Vertuoz Industri.e pour confirmer nos pistes d’optimisation et identifier les paramètres susceptibles d’influencer nos performances de production de chaleur, à partir des résultats de notre première chaudière biomasse de 16 MW à Stains. »

 

Pas moins de 6 000 points de données analysés

Première mission pour réaliser cette analyse : agréger l’ensemble des données du réseau de chaleur dans une unique base de données et pouvoir les afficher dans des interfaces personnalisées. Chaque chaudière étant instrumentalisée, dotée de nombreux capteurs, la quantité de données est gigantesque. Température des fumées, débit d’air, vitesse des moteurs, ouverture de vannes…, une infinité de data et de flux accessibles en temps réel !

 

L’opportunité de tester les paramètres les plus efficaces

« Très concrètement, l’outil Vertuoz Industri.e permet d’apprécier les paramètres ayant un impact sur les performances des équipements, à partir de l’analyse des données et de leurs variances, explique Bassir Sufyar. L’interface est ludique, simple et agréable à utiliser. C’est très visuel, on voit clairement les indicateurs évoluer en fonction des réglages des paramètres. Quels sont ceux qui doivent être optimisés ? Est-ce la quantité de bois brûlée dans la chaudière, l’apport d’air secondaire ou encore le taux d’oxygène ? Avec Vertuoz Industri.e, nous avons travaillé main dans la main pour étudier les indicateurs les plus pertinents. »

 

10 % de performance gagnée !

L’équipe peut ensuite s’intéresser à des ajustements plus fins. « À partir de préconisations, nous avons travaillé avec le fabricant de nos chaudières afin d’adapter les procédés industriels, poursuit Bassir Sufyar. De mars à juin 2017, trois mois ont suffi pour gagner environ 10 % de performance, simplement en faisant varier quelques paramètres ! Cela, sans avoir eu besoin d’investir dans de nouvelles machines. »

Aujourd’hui, à l’aube de la période de chauffe, l’équipe de Plaine Commune Énergie devrait passer un nouveau palier. « Nous allons mesurer la puissance de la chaudière biomasse durant ces prochains mois d’hiver, confirme Bassir Sufyar. Après cela, nous envisageons la possibilité de réaliser la même analyse à l’échelle de nos autres chaufferies et ainsi obtenir une vision énergétique systémique du réseau de chaleur. La solution Vertuoz Industri.e est concrète, visuelle, facile à mettre en place et, surtout, particulièrement efficace. Nous l’avons constaté. »

 

En chiffres…

3

centrales de production et d’exploitation biomasse et gaz naturel.

16 MW

de puissance pour la chaufferie biomasse.

40 000

logements alimentés en chauffage et eau chaude sanitaire.

6 000

points de données analysés.

10 %

de puissance gagnée dès les premiers mois.

 

 

À propos de Plaine Commune Énergie

Plaine Commune Énergie est l’entreprise délégataire du contrat de service public pour la fourniture de chaleur de la ville de Saint-Denis, Stains, Pierrefitte et l’Île-Saint-Denis, filiale à 100 % d’ENGIE Solutions.

Storengy : quand les data boostent le potentiel d’économies

L’objectif de Storengy, leader européen de stockage souterrain de gaz naturel ? Réduire les coûts énergétiques de tous ses sites industriels en France. Un projet d’envergure que Storengy a confié à Vertuoz Industri.e. Déjà, l’étude d’opportunités menée par l’équipe projet a mis à jour un potentiel d’économies de 250 000 euros. Et ce n’est que le début !

 

Chémery et Saint-Illiers

D’un côté, un site de stockage souterrain de gaz naturel immense, d’une capacité de 7 milliards de m3 à Chémery dans le Loir-et-Cher, soit l’équivalent de 25 ans de consommation de la ville d’Orléans. L’énergie nécessaire aux process d’injection et de traitement du gaz naturel y représente la première ligne de coût.

De l’autre, Saint-Illiers-la-Ville dans les Yvelines, un site 4 fois plus petit que celui de Chémery. Il est exemplaire en matière d’environnement grâce à l’utilisation de nouvelles technologies de compression sans émission de gaz à effet de serre, de chaudière à régénération et d’économiseurs installés sur les tours de déshydratation(1).

« Nous avons sélectionné ces deux sites pilotes parce qu’ils sont représentatifs de l’ensemble de nos sites de stockage avec des enjeux et des fonctionnements complémentaires », confie Pierre Dudit, data manager à la Direction Métiers de Storengy. Dans le cadre d’une étude d’opportunités au premier semestre 2017, Eva Roussel, la directrice de l’Opérateur Industriel de Storengy, suggère de mettre en place une plateforme logicielle d’aide à la maîtrise énergétique. Une idée qui intéresse autant qu’elle questionne les industriels…

 

IT et OT se rapprochent jusqu’à se compléter

« Nous avions déjà rencontré des data scientists, qui ont en général assez peu d’expérience des systèmes industriels, constate Pierre Dudit. C’est normal : les métiers de l’IT et de l’OT(2) sont à la croisée de deux mondes encore trop cloisonnésAvec Vertuoz Industri.e, nous avons eu affaire à une équipe mêlant Big Data et process. Un atout décisif dans notre choix de solution. »

Vertuoz Industri.e réunit en effet des compétences pluridisciplinaires, complémentaires de celles des clients. Sur les sites de Storengy, on compte déjà des automaticiens, ingénieurs procédés, maintenanciers et energy managers. De son côté, Vertuoz Industri.e a constitué une équipe composée d’un ingénieur solutions, d’un ingénieur énergéticien et d’un chef de projet. Cette organisation permet aux personnels d’exploitation de Storengy d’être au cœur de la démarche et de définir les points de fonctionnement à surveiller en accord avec Vertuoz Industri.e.

Les résultats ainsi obtenus sont éloquents : un potentiel d’économies de 250 000 euros, estimé à partir de l’étude d’opportunités. « Les conclusions de l’analyse sur les premiers sites ont non seulement permis d’identifier les économies à venir, souligne Pierre Dudit, mais en plus d’optimiser nos pratiques d’opération actuelles. » Convaincue, Storengy a décidé de poursuivre le projet sur les sites de Chémery et Saint-Illiers-la-Ville, et d’équiper tous les autres sites de Storengy en 2018, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.

 

Deux procédés saisonniers = deux tableaux de bord

La plateforme logicielle pour Chémery et Saint-Illiers-la-Ville est en cours de conception. Concrètement, comment les sites fonctionnent-ils ? « En été, nous injectons le gaz naturel dans le sol en le comprimant, décrit Pierre Dudit. En hiver, nous délivrons le gaz à nos clients, après avoir retiré le soufre, l’eau et ajouté l’odeur caractéristique du gaz, gage de sécurité. » La saisonnalité de l’activité conduit Vertuoz Industri.e à créer deux tableaux de bord, qui basculeront automatiquement d’une période à l’autre. Le premier pour les phases d’injection de gaz ; le second pour la chaîne de traitements du gaz lors de son soutirage. Deux interfaces étaient indispensables pour une vision rapide du process et des prises de décisions en un coup d’œil.

« Nous sommes confiants sur la possibilité d’obtenir un retour sur investissement en moins d’un an, conclut Pierre Dudit. Convaincus par la maîtrise technique de l’équipe, les exploitants sur site vont éprouver les solutions d’optimisation préconisées dès l’hiver 2017-2018. Nous avons toutes les raisons de croire qu’elles apporteront déjà leur lot d’économies. »

 

 

(1) La tour de déshydratation permet de supprimer les déchets liquides
(2) IT concerne les technologies de l’information et OT, les technologies d’exploitation ou automatismes

 

Un outil prédictif pour optimiser le réseau de chaleur de Firminy

Avec 4 sources énergétiques – cogénération, biogaz, biomasse et gaz naturel, le réseau de chaleur de la ville de Firminy (Loire) requiert un pilotage très rigoureux. Pour optimiser sa performance, la SDCF (Société de Distribution de Chaleur de Firminy) utilise les solutions digitales Vertuoz Industri.e.

« Dans notre métier, on accumule facilement des données. Mais le plus important, c’est de les mettre au service de la performance ». Responsable technique des réseaux de chaleur et des centrales d’utilités d’ENGIE Solutions pour la Région Sud-Est, Bernard Sayve maîtrise l’art délicat de jongler avec les chiffres. Ceux du réseau de Firminy sont connus : 13 kilomètres, 57 MW de puissance cumulée, 156 sous-stations, 59 GWh d’eau chaude par an soit 6 000 équivalents logements. La chaleur est fournie au réseau à partir de 4 sources différentes d’énergie dont le fonctionnement ne représente ni le même coût, ni la même souplesse d’utilisation pour le gestionnaire. La cogénération produit une chaleur moins coûteuse que le biogaz. Tandis qu’une chaudière gaz présente elle, moins d’inertie que sa cousine biomasse.

 

Repérer plus facilement les anomalies

Pour mieux traiter cette complexité, la SDCF utilise les solutions numériques Vertuoz Industri.e. Reliée à un réseau de capteurs déployé sur toute l’installation, une salle d’hypervision informe les exploitants des performances énergétiques des sites en temps réel. Cette veille de chaque instant permet notamment de faciliter la détection d’anomalies et donc la maintenance du réseau.

« Via un écran central, nos agents peuvent surveiller facilement l’ensemble des sous-stations. Si un voyant rouge s’allume pour l’une d’elles, ils savent qu’ils doivent aller inspecter spécifiquement cette sous-station. » 

Afin d’utiliser ce nouvel outil en toute autonomie, l’équipe de supervision a suivi une formation spécifique. À terme, les équipes sur le terrain devraient même pouvoir proposer des pistes d’amélioration de la plateforme selon leurs besoins.

cartographie sous stations firminy

 

Choisir le bon mix énergétique

Autre apport de Vertuoz Industri.e pour la SDCF : l’aide à la décision. En s’appuyant sur les données recueillies par les compteurs et les prévisions météos, la solution propose des scénarios optimaux de fonctionnement pour les sept jours à venir. Autrement dit, Industri.e prédit les économies financières, énergétiques et d’émissions offertes par l’activation ou l’arrêt de l’une ou plusieurs des sources énergétiques du réseau. Sans se substituer pour autant au gestionnaire :

« Il y a toujours un humain aux commandes. Cela reste un outil d’aide à la décision et non un système d’automatisation. Au-delà des chiffres, il faut aussi prendre en compte d’autres enjeux comme le temps d’intervention des équipes pour l’arrêt d’une centrale. » 

En attendant la mesure des premiers impacts de la solution Vertuoz Industri.e sur la performance énergétique du réseau de Firminy à la fin de la saison de chauffe 2016-2017, la SDCF s’est déjà fixée des objectifs d’économies à atteindre : 5 % sur la centrale biogaz et 5 % sur les chaudières bois. Savoir jongler avec les chiffres peut se révéler gagnant.

 

   |  En chiffres

59 GWh  d’eau chaude par an

6 000  équivalents logements

5 %  d’économies à atteindre sur la centrale biogaz et les chaudières bois

 

Publication originale le 19 mars 2017, mise à jour le 28 janvier 2019